Naissances hors mariage dans la famille Dutrannoy – votre avis ?

[VanWaCaroline]

Bonjour à tous,

Je n’arrive pas à comprendre toutes ces naissances hors mariage dans une époque pourtant très conventionnelle.
Alphonsine et Jean-Baptiste Dutrannoy ont eu dix enfants (dont trois sont décédés en bas âge).

Leur fille aînée, Marie-Florine (née en 1880), donne naissance à un fils naturel en 1899. L’accouchement a lieu avec l’aide d’une sage-femme, qui déclare elle-même la naissance. Huit mois plus tard, l’enfant décède ; Marie-Florine vit alors chez ses parents, et c’est son père qui déclare le décès. Elle se marie en 1901.

La seconde fille, Hermance (née en 1888), donne naissance à un fils naturel, Alexandre, en 1907. Elle accouche chez une sage-femme, également nourrice, à qui elle confie l’enfant. Celui-ci décède à l’âge de trois mois. En 1909, Hermance met au monde une fille naturelle, Marie Anna, qui sera légitimée lors de son mariage avec Alexandre Verhenne. Je pense que le père du premier enfant, Augustin Alexandre, pourrait être le même, notamment en raison du prénom.

La troisième fille, Louise (née en 1890), a elle aussi deux enfants hors mariage : Andréa (1910) et Camille (1912), qui meurent respectivement à 7 et 4 mois. En 1913, elle épouse Léon Cappoen, probablement le père des deux enfants car au moment du décès de son fils, Léon est militaire et rappelé dans son foyer, ce qui laisse penser à un lien fort déjà établi.

La quatrième fille, Jeanne Julienne (née en 1892), donne naissance à un fils naturel, Pierre, en 1910, dans une maternité à Lille. Elle retourne vivre chez ses parents, où l’enfant décède à l’âge de 9 mois. La déclaration de décès est faite par une voisine. En 1912, elle donne naissance à un second fils, qui sera légitimé lors de son mariage en 1913 avec Pierre Dupon. Je pense que les deux enfants ont le même père, d’autant plus que le premier porte son prénom.

Fait intéressant : Louise et Jeanne se marient le même jour, le 28 juin 1913 à La Madeleine.

J’en viens à me demander si cette famille n’était pas non croyante, ou du moins peu soucieuse des conventions sociales autour du mariage. Peut-être aussi était-elle trop modeste pour assumer les frais d’un mariage religieux. Les naissances d’Andréa et Camille, par exemple, ne semblent pas honteuses, puisqu’elles sont publiées dans la presse locale.

Enfin, leur frère agit de la même façon : lors de son mariage en 1920 avec Madeleine Plouvier, il légitime une fille, Jeanne, née en 1919. Il est probable que la guerre ait retardé ce mariage.

Qu’en pensez-vous ? Cela vous semble-t-il refléter un choix, une nécessité, une mentalité particulière ?
Merci pour vos éclairages !

Bien à vous,

[Pôle Nord]

Bonjour,

Les enfants étaient "majeurs quant au mariage" très tard (25 ans ?)
Avant cela, les parents des garçons s'opposaient parfois au mariage, parce que leur fils devait leur remettre sa paie. Comme c'était la famille de la fille qui s'occupait de l'enfant, c'était tout bénéfice.

Regardez bien l'âge des mariés : l'un vient peut-être d'être majeur, et de pouvoir se passer du consentement de ses parents.

[le nagard-deruyver]

Bonjour,
Dans ma généalogie j'ai une Amélie DUTRANOY née en 1807 à Schorisse, fille naturelle de Dutranoy Anne marie célibataire, elle s'est mariée avec mon ancêtre DERUYVER Frédéric aussi enfant naturel lui cependant sa maman s'est mariée plus tard. mais il n'a pas été légitimé ni abandonné et porte le patronyme de sa mère, Il est vrai qu'à l'époque cela interpelle, pour moi il y a la révolution la guerre et ses excès comme le viol toujours utilisé pour la répression, sur Geneanet aussi des messages à ce sujet ont été déposés car certains enfants reconnus tardivement par leur mère portaient un patronyme différent, donc vaste question. Cordialement M Deruyver