Ya toute la descedance.
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A la fin du XI^ siècle florissait un seigneur nommé Frumaldb
DE ÂQUA, en roman de l'Iaue, que la collégiale de Saint-Pierre
1. Cariulaire de Saint-Nicaise, n« 14, f* 16. Commission royale d'Histoire,
BulUtinSt 4* série, t. X* pp. 171-173.
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de Lille comptait au nombre de ses bienfaiteurs ^ On connaît
à ce Frumalde :
1* Un fils, Hugues de Aqua, dit de BruC, qui avait épousé la seconde
sur de Roger le Jeune, châtelain de Lille de 1098 à 1130, et de Robert,
troisième prévôt de la collégiale de Saint-Pierre de 1095 à 1132. Ceux-ci,
dit une chronique contemporaine, avaient plusieurs surs : l'aînée, Sarra,
s'était alliée au châtelain de Courtrai et lui avait donné, entre autres
enfants, Roger, qui fut châtelain de Courtrai et dont le nom est à retenir
comme rappelant un des bienfaiteurs du prieuré de Fives.
2* Trois ÛUes : l'une était la femme de Bernard II de Roubaix, dont un
flls, Bernard III de Roubaix ; une autre était mariée à Olivier de Rendues
et une troisième à Lambert Nappin, père de Berthulf, prévôt de Saint-
Donat à Bruges, d'où Burchard, meurtrier du comte Charles le Bon.
Berthulf, bien qu'il occupât la plus haute dignité de Flandre, était d'origine
servile; ses frères étaient serfs comme lui, et il est présumable que
Frumalde, en donnant une de ses filles à Lambert Nappin, avait été
trompé,ainsi que d'autres le furent, sur la condition de cette famille dont
la souche était de plus, dit-on, impure et criminelle ^. Disons tout de suite
à l'honneur de Hugues de i'Iaue, de Bernard de Robays et d'Olivier de
Bondues, que ces seigneurs, partagés entre les liens du sang et l'horreur
du crime commis à Saint-Donat, n'hésitèrent pas cependant à livrer à la
justice leur neveu Burchard qui, après le meurtre du comte Charles, était
parvenu à s'évader et avait gagné les environs de Lille, espérant trouver
un refuge auprès d'eux. 1" mai 1127*.
Le fils de Frumalde, Hugues I^^*, paraît dans les chartes en 1117
et en llâ!2 sous le nom de Aqua qu'une chronique romane traduit
en 1127 par de l'Iaue ^. En 1128, sous le nom de Bruc, Hugues
assiste avec son fils, Roger de Bruc, et ses deux beaux-frères,
Roger, châtelain de Lille, et Robert, prévôt de la collégiale de
Saint-Pierre, à une assemblée solennelle tenue à Lille et dans
laquelle le lier Roger de Bruc défend contre le nouveau comte,
Guillaume de Normandie^ l'honneur de son oncle le prévôt.^.
1. Voir Mgr Hantcar, Histoire de Saint -Pierre de Lille, 1. 1, p. 42.
2. Vita B. Caroli Boni auclore Guallero, apad Acta Sanctorum Bolland., mense
martio. Dom Bouquet, t. XIII.
3. Chronicon eomilum Flandrensium {Flandria generosah apnd J.-J. de Smet,
Corpus chronicorum Flandri, t. 1, p. 88.
i. Tealet, Layettes du Trésor des chartes, t. I, p. 40; aoD0 1117. Archives du Nord,
Cartulaire de laàbaye de Marchiennes, p. 110. aoDolL22. Li génération, li parole,
et li lignée des contes de Flandre, daus le Corpus chronicorum Flandri, t. II,
p. 79. anDO 1127.
6. A. Wautei'8, Un épisode des annales des communes belges. Avènement et mort
du comte de Flandre, Guillaume de Normandie, p. 30.
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En 1132, il est appelé Hugues de Bruegh dans Tacte qui constate
la donation faite par Bernard II de Roubaix, son beau-frère, d'une
terre à Tabbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, de Tournai *. En 1136,
c'est avec la désignation de fils de Frumalde qu'il fait au prieuré
de Fives des dons importants.
Évidemment, ces diverses dénominations : de Aqua, de Claue,
de Bruc et de Bruech, désignent un même personnage, le seigneur
du Breucq, et peut-être désignent-elles un même lieu. Il y a, en
effet, une réelle affinité entre aqua, l'eau, et le flamand broeck,
marais. On sait d'ailleurs que le Breucq, situé précisément sur
l'eau, sur la Marque, est un fond marécageux. La seigneurie du
Breucq, dont le siège était à Fiers, mais dont les dépendances
s'étendaient au loin, notamment à Fives et à Lille, constituait alors
l'un des domaines les plus considérables de la région.
Hugues I«', mort vers 1161, eut de la sur du châtelain de Lille
au moins quatre fils :
1" Hugues II de Aqua, de Bruc ou del Broch, dit le Jeune, qui succéda
à son père dans le domaine du Breucq. Il fut aussi, en son temps, un
bienfaiteur du prieuré de Fives.
2» Roger de Bruc, l'ardent chevalier qu'on vient de voir en 1128 et qui
ne reparaît plus, au moins sous ce nom.
3» Jean, dit frère de Hugues II et de Frumalde II.
4' Frumalde II, dit frère de Hugues II et de Jean.
Hugues II avait épousé une dame du nom de Mathilde qui
mourut avant lui et pour le repos de laquelle il fonda au prieuré
de Fives un service religieux en 1163.
Après lui vint Hellin de Bruegh, qui, en 1179, du consentement
de Sara, son épouse, fit un échange de terres avec l'église de
Saint-Martin de Fives. Sara mourut avant H90; Hellin de Bruech,
du consentement de Pierre, son fils, de Hadevide et de Gelvide,
ses filles, fonda au prieuré de Fives une messe quotidienne pour le
repos de l'àme de ladite Sara.
Pierre du Breucq, chevalier, fils de Hellin et de Sara, épousa
une dame nommée Béatrix dont il eut Péronne qui, par son
mariage avec Gérard de Marbais, porta dans la puissante maison
de ce nom la seigneurie du Breucq .
1. J. Vos, Cartulaire de l'abbaye de Saint -Nicolas-des-PréSt n« 9, t. XII des
Mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai.