Inhumation en 1710 à Saint Omer [Résolu]

[patdau]

Bonjour,

En travaillant sur les ancêtres, l'une d'elles a été entérée à Saint Omer, en 1710, pendant la guerre qui sévisssait dans la région.
Dans les actes il y figure des mots, que je parvient pas à déchiffrer.
Il s'agit de l'acte 369, Jeanne CADART, épouse DE LIGNY, demeurant à Ligny les Aire.
Je retrouve les mêmes mots dans d'autres actes, sans pour autant les comprendre.
Selon les actes on retrouve les expressions suivantes :
"inhumé dans le petit . .."
"inhumé dans le .. .."
"inhumé dans le cimetière"
"enterré au . . de Douay"
"enterré au gros . .."
De quoi peut'il s'agir ? est ce une abréviation, un lieu dit,
Merci à qui pourra m'éclairer.

Lien vers la page :
http://archivesenligne.pasdecalais.fr/a ... b45d684360

[patdau]

Petit correction, il s'agit de l'acte 370 et non 369

[† graffit]

Bonsoir

Ce n'est pas écrit dans mais au.
Jeanne CADART a été enterré au petit son

inhumé dans le .. .."
"inhumé dans le cimetière" sans solemnité
"enterré au . . de Douay" au demÿ gros avec messe d'anges
"enterré au gros . .
acte 267 au son de demÿ gros apres service

Le sonnerie de cloche est une manière d'indiquer la solennité avec laquelle s'est déroulée l'enterrement.
Le petit son correspond au minimum de cérémonie

[thiery]

Bonjour à vous

Cette page illustre plusieurs niveaux d'enterrements en fonction des revenus, avec un peu de solemnité, ou pas du tout.
Ceux enterrés sans solemnité sont souvent des réfugiés de communes alentours venus échapper aux troupes tant alliées que françaises dans la citadelle de St Omer.
Il s'agit d'une page concernant l'une des six paroisses de St Omer, il n'est pas précisé que tous ont été enterrés dans le cimetière. Il ne devait y avoir ni temps ni place pour les y enterrer, surtout en terre consacrée.
Par contre, il n'est pas fait état de fosses communes.
J'avais lu une évaluation de 4.000 morts civils à St omer dans cette période, tant par famine qu'épidémie.
Les cérémonies devaient être simplifiées pour les étrangers à la commune.
Le pire - ou le plus étonnant, est que St Omer n'a finalement pas été assiégée. Les alliés avaient assiégé puis pris Lille, en 1708, Douai, Béthune, St Venant, Aire sur la lys en 1710.
Des ouvrages étonnants ont été créés ou construits à cette époque, tant pour attaquer que défendre ces villes entraînant des corvées exténuantes pour des populations sous alimentées.
Le temps a manqué aux alliés avant l'hiver pour assiéger St Omer, qu'ils ont laissé de côté, la victoire française de 1712 à Denain a finalement fait que ces terres sont restées françaises.
Vous pourrez trouver quelques mentions et pistes de recherche sur cette guerre sur le site "ancêtres d'artois" et ses conséquences locales.

Cordialement

Thierry

[patdau]

Un grand merci à tous les deux pour ces explications. Je connaissais cette époque frappée par la guerre, vu le nombre de décès dans cette région de 1710 à 1712. Effectivement elle a eu un service minimum, car résidant dans une autre commune. J'ignorais totalement ces pratiques.

[thiery]

Bonjour Michel

Merci..

Mais le service funéraire limité n'était pas réservé aux refugiés d'Ecques, ligny ou Oeuf..
Je suis retourné sur le site ancetres d'artois, ils estiment qu'en plus des 4.000 morts civils, il y aurait eu 15.000 militaires morts, ca me paraît énorme, surtout sans bataille, je ne l'ai pas repris.
Surtout que St Omer intra muros, on en fait vite le tour quand même..

Mais, si en un an, il y a bien eu 19.000 morts dans une ville fortifiée de 10.000 habitants, il y a forcément peu de place pour les enterrer, peu de bois pour les cercueils alors que l'épidémie oblige a les enterrer très vite.
Et les formalités doivent être réduites au minimum, la priorité pour les survivants étant de manger le lendemain..

Mais vous avez eu la chance de retrouver le décès d'une ancêtre de Ligny survenu à St Omer., çà c'est bien....

Cordialement

Thierry

[thiery]

Bonjour Michel

Merci..

Mais le service funéraire limité n'était pas réservé aux refugiés d'Ecques, ligny ou Oeuf..
Je suis retourné sur le site ancetres d'artois, ils estiment qu'en plus des 4.000 morts civils, il y aurait eu 15.000 militaires morts, ca me paraît énorme, surtout sans bataille, je ne l'ai pas repris.
Surtout que St Omer intra muros, on en fait vite le tour quand même..

Mais, si en un an, il y a bien eu 19.000 morts dans une ville fortifiée de 10.000 habitants, il y a forcément peu de place pour les enterrer, peu de bois pour les cercueils alors que l'épidémie oblige a les enterrer très vite.
Et les formalités doivent être réduites au minimum, la priorité pour les survivants étant de manger le lendemain..

Mais vous avez eu la chance de retrouver le décès d'une ancêtre de Ligny survenu à St Omer., çà c'est bien....

Cordialement

Thierry

[† graffit]

Bonsoir Thierry

Merci pour toutes vos explications.
J'ignorais que le service minimum d'inhumation était réservé aux étrangers à St Omer.

il y a forcément peu de place pour les enterrer, peu de bois pour les cercueils alors que l'épidémie oblige a les enterrer très vite.
Et les formalités doivent être réduites au minimum

On est en 1710,pas de formalités comme aujourd'hui et pas de cercueil non plus.On enterre le jour même la plupart du temps à moins qu'à St Omer il y ait des coutumes locales diffèrentes.
C'est l'époque où l'on enveloppe les morts dans un linceul avant de les mettre en terre.

[thiery]

Bonsoir Graffit

Oui, comme dans le film Amadeus, le cercueil ne sert qu'au transport..


Mais si on se retrouve dans les chiffres avancés ça fait toujours 19.000 linceuls alors que le tissu devait être rare et conservé pour faire de la charpie en prevision de la bataille qui n'est pas venue.

Pour enterrer tout ce monde, à deux mètres carrés par tombe, il faut de la surface libre dans une ville peuplée et cernée de remparts, a deux mètres de profondeur, un gros volume de terre a brasser..
deux fois de suite... A la pelle et la pioche...
Les convois devaient se croiser dans tous les sens avec les paroisses.

Et par formalités, je me suis mal expliqué.
Je voulais dire que les enterrements devaient se faire à l'économie, sans tralalas, les cloches, chants, sonneries.. tout devait être réduit au minimum.

La ville était dans une économie de survie..
Sale époque pour la région..

Cordialement

Thierry

[patdau]

Bonjour,

""Mais vous avez eu la chance de retrouver le décès d'une ancêtre de Ligny survenu à St Omer., çà c'est bien....""
Découverte tout à fait par hazzard.... . je m'exerçais à la lecture des différentes écritures.
Cette ancêtre est issue d'une famille de laboureurs ; sans rouler sur l'or, ce métier était rentable, bien qu'en raison de l'occupation et des pillages, les travaux agricoles devaient être aléatoires, comme les ressources....
J'ai encore d'autres décès que je ne trouve pas ; je vais en faire l'inventaire et feuilleter les différentes paroisses de St Omer.