Question médicale

[rosedebacarat]

Bonjour à tous,

Voilà j'ai une petite question d'ordre médicale.

Il m'arrive de tombé sur des actes de décès dont la personne ( adulte ) est décédé d'une colique.

Je me demandais qu'elle genre de colique a cette époque( vers 1790 ) pouvait tué une personne adulte ? car apparemment la mort était assez rapide, car la personne n'avait pas le temps de recevoir les saint sacrements la plupart du temps !

Je sais qu'a cette époque la médecine n'était pas au point, je me demandais donc si tout compte fait ces " coliques " n'était pas une appendicite ?

Avez vous un avis sur la question ?

Cordialement
Alice

[† graffit]

Bonjour

La dysentrie et la fièvre thyphoîde étaient fréquentes à cet époque.
Les termes médicaux tellement variés qu'il est difficile de savoir exactement de quoi il s'agit quand on parle de colique
Les épidémies étaient fréquentes
Cliquer ici

[rosedebacarat]

Bonjour Graffit

Merci beaucoup pour votre réponse, c'est vrai que ne n'avait pas penser aux autres maladie ( dysenterie et autre épidémies ) qui pouvait donner ces symptômes.

Merci également pour le document joint, qui me permet de savoir un peu les épidémies que l'on pouvait trouvée en Belgique a cette période et de savoir comment nos ancêtres pouvait mourir.

Nous avec notre confort et notre hygiène, on a souvent tendance a oublier que nos ancêtre n'était pas loger a la même enseigne !

Bonne journée

[leonrobin]

Bonjour,

Tout d'abord, il est très rare que les actes de décès en mentionnent la cause, donc toute indication même imprécise est intéressante.

Les causes de décès étaient multiples, car bien des affections bénignes aujourd'hui étaient mortelles il y a deux siècles, voire moins. Jusqu'en 1945 avant l'arrivée en Europe de la pénicilline, la broncho-pneumonie était le plus souvent mortelle chez les enfants en bas âge. Il y a 2 siècles, une banale appendicite était mortelle.

La question des causes de mortalité autrefois vaudrait une étude scientifique détaillée. Ce que l'on peut observer, même en l'absence de précision dans les actes, c'est la variation du nombre de décès, indicateur d'épidémies ou de conditions difficiles, l'âge du décès, indicateur de mortalité infantile et la concomitance naissance/décès, indicateur des décès de femmes en couches. Ce sont trois facteurs majeurs, qui s'observent facilement un peu partout.

A propos des épidémies, elles sont rarement indiquées en tant que telles, ne serait-ce qu'à cause du surcroît de "travail" qu'elles occasionnaient aux curés chargés de tenir les registres. On observe que, plus forte est l'épidémie, plus brefs sont les actes. Dans les cas extrêmes, on trouve de simples listes de noms, jour après jour, s'étalant sur plusieurs pages, comme dans les pestes et famines ayant ravagé la France qu début du 18ème siècle.

Maladies et absence d'hygiène étaient responsables d'une grande quantité des décès, et pas seulement dans la population civile. Un ouvrage médical paru vers 1750 ("Maladies aux armées") écrit par un médecin anglais et traduit en français relate les conditions dans lesquelles vivaient les troupes engagées dans les conflits de cette 1ère moitié du 18ème siècle durant les campagnes qui se sont déroulées dans le Nord et les Flandres. On y apprend que plus de la moitié des pertes était causée par les maladies en garnison, plus donc que par les combats pourtant sanglants (voir les 45000 morts de Fontenoy).

Sans aucun doute, les conditions de vie de nos aïeux ne sont même pas imaginables aujourd'hui. Cependans, contrairement à une opinion, fausse mais couramment répandue - on ne mourait pas systématiquement jeune comme pourraient le faire croire les chiffres - trompeurs- de durée moyenne de la vie. Nombre de gens, certes moins nombreux qu'aujourd'hui, atteignaient un âge relativement avancé et d'autres survivaient même à la médecine et la chirurgie. Quand on lit les traités de chirurgie de l'époque, il y a quand même de quoi être étonné, je vous assure.

[v.pv74]

Bonjour


1788-Nord Brabant, puis dans le sud = Dysenterie (fit un grand nombre de victimes)
Sept 1794-Brugge = Dysenterie 1100 morts

L'éruption du Laki en Islande en 1783 a aussi provoqué des famines et des inondations spectaculaires pendant 10 ans.
Affaiblissant les gens, entrainant une surmortalité de 30-40% de la population jusqu'en 1789.

C'est d'ailleurs en grande partie à cet événement naturel qu'on doit la révolution française... car la population n'avait plus rien à manger.

cdt
Maryanne

[faillon josiane]

Bonjour,

Il est toujours agréable d'apprendre sur certains sujets, je n'étais posée la question car en 1736 à Ville Pommeroeul en Belgique il y a eu très certainement une épidémie ,car les décès sont les uns en-dessous des autres sans aucun détails.
Merci pour la question ainsi que pour les réponses
Cordialement

Josiane

[v.pv74]

Bonjour Josiane

Si le sujet vous intéresse, je vous joins un article intéressant sur cette éruption en Islande.

les dernières pestes dans la France du Nord : c'est vers 1670 (source : "Histoire de la France rurale"). Dans ses relevés sur Hazebrouck Michel Moulin cite 1635-1636-1637 comme des années de peste sur cette ville (dans les autres villes cela peut être différent : la mise en quarantaine conduisait à ralentir la diffusion des épidémies et à un certain moment et à un certain endroit, à l'arrêter)

- la virulence des épidémies coïncide toujours avec les périodes de disettes et:ou de guerre, à cause de la faiblesse des organismes (source : "Histoire de la France rurale déjà citée)
- Guerre de succession d'espagne + hiver glacial + famine + peste en 1710
Les indications relevées dans les registres paroissiaux permettent
d'établir une température de - 28' à - 30' Celsius. Les arbres
éclataient sous l'effet du gel, les animaux crevaient à l'étable, la
terre était si dure qu'il fallut enterrer provisoirement les morts
nombreux dans l'intérieur des églises. Les souffrances de la population
de fantômes furent aggravées par les meurtres, saccages, pillages
perpétrés par les soldats de l'Armée de France alors engagés par Louis
XIV dans la guerre de succession d'Espagne (1701 - 1714).
-
- vers Aire sur la Lys vers 1710 les trois causes se sont ajoutées : un hiver très rigoureux ; le siège d'Aire par les Hollandais ; et une épidémie (la "suette" ? - sous toutes réserves). Si on compare (dans les registres paroissiaux des communes proches) le nombre de décès de l'année 1710 aux années antérieures : des chiffres multipliés par 5 ou 10. Je n'ai pas trouvé d'exemple aussi spectaculaire plus récent dans les registres que j'ai consultés.

- entre l'été 1865 et l'hiver 1866 il y a eu une grande epidémie de choléra qui a frappé beaucoup de region de france mais aussi de l'étranger voir même jusqu'aux iles .Dans le nord elle fut trés forte je ne sais pas s’il y a un bilan complet mais oui, le choléra a bien fait des dégats dans le nord de la france.

voici quelques dates d'épidémies :

1788-Nord Brabant, puis dans le sud = Dysenterie (fit un grand nombre de victimes)
Sept 1794-Brugge = Dysenterie 1100 morts
1528-Douai, Flandres, brabant = Suette Miliaire
1414-Toute la flandre = Coqueluche
1732-1733-Douai et environs = Coqueluche
1760 et 1832- Dunkerque = Choléra

de 1616 à 1625 Lille et Douai = Peste
1634 Douai = Peste
Sept 1626-Linselles = Peste
1620-1627 Tournai = Peste
1626 et 1648 Cassel = Peste
1632-Brugge= Peste
1636 Courtrai-Douai = Peste
1650 Lille = Peste
Vers 1666 Malines, St Omer, Lille, Doaui, Armentières, Dunkerque et Ypres = Peste
Janvier 1666 à 1669-Brugge = Peste
1706-1707 et 1736 Douai Peste
1721 Courtrai = Peste
1715 Lille = Peste
un peu plus de renseignements sur l'épidémie de choléra qui s'installa dans notre région en 1866 (source : Annuaire statistique du Département de 1867) :

Le premier cas est déclaré le 06 février 1866 dans l'arrondissement de Dunkerque et le dernier le 22 novembre 1866 dans l'arrondissement de Cambrai.
150 communes sur les 660 que comptaient alors la région sont touchées. Curieusement, aucun cas n'est déclaré dans l'arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe.
21 207 cas sont répertoriés et 10 584 sont décédés, soit presque 50 % des malades.
Les arrondissements d'Hazebrouck et de Valenciennes comptent pour chacun d'eux 60 % de cas mortels.
Pour la commune d'Hergnies, une épidémie de Choléra a sévi en 1849. Cette année là, le nombre de décès est passé à 141 contre 57 en 1847, 70 en 1848, 50 en 1850.

Enfin, en 1215 il y eu aussi une grand inondation dans les Flandres.

cdt Maryanne

[mietjemek]

Bonjour,

Merci pour tous ces renseignements! Je trouve cela très intéressant!!!

Je ne peux qu'exprimer mon émerveillement (avec un grain de jalousie ) pour toute l'équipe de Généachtimi qui trouve toujours à chaque question une réponse!!

Vous étes formidable!!!

Amicalement,


myriam

[v.pv74]