Messagepar tiobiloute » 19 août 2016 21:25
Petite histoire de la présence flamande en ces temps.Ceux ci furent surnommés "pots-au-burre" du au fait qu'ils ramenaient leur beurre et nourriture de chez eux
Roubaix en particulier vit sa population augmentée de huit à cent mille habitants en quelques années. Des Belges provenant du Hainaut et des deux Flandres, affluent dans lindustrie textile du Nord. Ils représentent à un moment donné plus de la moitié de la population roubaisienne. Très vite dailleurs, lhostilité monte vis-à-vis de ces « casseurs de grève » que sont les Belges. Acceptant les salaires les plus bas, ils sont en effet une main-duvre facilement exploitable pour les patrons. En outre la question du service militaire ne se pose pas pour eux. Ils ont également la réputation dêtre plus dociles, peut-être en raison de linfluence de lEglise catholique. Enfin, la législation sur les accidents de travail ne concerne pas les travailleurs étrangers, ce qui en fait un choix privilégié pour les exploiteurs. Paradoxalement, les ouvriers flamands apparaissent comme des meneurs de grèves. Lorsquune manifestation éclatait à Gand, la police française sinquiétait des risques de contagion. La venue douvriers socialistes gantois eut, à ce sujet, un impact considérable sur lamélioration de la législation sociale française.
Bien vite, des quolibets fusent pour qualifier ces pauvres gens : « Pots au beurre », « Pap gamelle », car ils apportaient leur propre nourriture, ce que nappréciait ni les commerçant, ni les logeurs. Il est comique de remarquer que les mêmes reproches existent aujourdhui contre les Hollandais débarquant dans les Ardennes avec leurs caravanes. Autre temps, même xénophobie ! La conjoncture économique transforme les immigrés en boucs émissaires : à Roubaix, des pétitions, des chansons calomnieuses demandent le départ de tous les immigrés. Avec le temps, les Belges sintégrèrent complètement dans le paysage français. Ce fut évidemment plus facile pour les francophones : il est à ce sujet comique de remarquer quun Wallon épousait plus facilement une Française quune de ses compatriotes flamandes. Mis à part les ouvriers, on remarque également des saisonniers flamands qui affluent lors des récoltes de betteraves ou des céréales dans le nord de la France. Travaillant vite et pour un salaire relativement bas, ils étaient généralement très appréciés des patrons français.
Cordialement
Jean HERENT
Tout ce que tu peux faire dans la vie, cest être toi-même. Certains t'aimerons pour qui tu es. La plupart t'aimeront pour les services que tu peux leur rendre, d'autres ne t'aimeront pas.