Bonjour à toutes & à tous,
A deux reprises, j'ai lu cette phrase dans des registres paroissiaux de l'Aisne; à savoir:
-1/ GUIGNICOURT - 02 - Acte de décès de DHIRSON Marie 21 avril 1742
http://archives.aisne.fr/ark:/63271/vta ... :661880817
- 2/ CHARTEVES - 02 - Acte de décès GOURMANT Marie Anne Louise 26 avril 1768
http://archives.aisne.fr/ark:/63271/vta ... :615186505
Pourquoi et par qui était prise cette décision?
Amicalement
Interdit de cimetières ?
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Interdit de cimetières ?
Dominique Lhermitte
Le bonheur réside dans le fait de vivre pleinement et sereinement l'instant présent...

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Re: Interdit de cimetières ?
Bonjour,
Il semblerait que lesdits cimetières aient été profanés, donc frappés d'interdit jusqu'à la cérémonie de "réconciliation".
Je tire cette explication du "Rituel de Boulogne" de 1750 déjà cité ici en d'autres circonstances.
En bref, et rapidement, lorsqu'une église a été profanée, elle est considérée "pollue" (sans accent) ainsi que le cimetière contigu. La réciproque n'est pas vraie ; un cimetière profané est "pollu" sans que l'église le soit si rien ne s'y est passé. C'est probablement le cas dans les exemples cités, car les offices et sacrements semblent avoir lieu sans problème dans l'église, seules les inhumations étant effectuées dans un cimetière différent.
Les causes de profanation d'une église sont essentiellement le sang versé suite à un crime commis à l'intérieur de l'église, ou d'actes relevant d'un péché mortel. Dans notre cas, il peut donc s'agir d'un crime commis dans l'enceinte du cimetière, que l'on peut considérer comme le cas le plus probable. On ne peut cependant pas exclure un cas de vertu mise à mal à l'ombre des murs de l'église à l'intérieur du cimetière, qui a priori entrerait aussi dans la définition des caudes de profanation. Ce qui suit n'engage que mon opinion, mais ce ne devait pas être si rare .... mais se faire prendre était probablement plus rare .... heureusement pour les protagonistes.
Je vais essayer de mettre rapidement en ligne des extraits du "Rituel" traitant de cette question.
Il semblerait que lesdits cimetières aient été profanés, donc frappés d'interdit jusqu'à la cérémonie de "réconciliation".
Je tire cette explication du "Rituel de Boulogne" de 1750 déjà cité ici en d'autres circonstances.
En bref, et rapidement, lorsqu'une église a été profanée, elle est considérée "pollue" (sans accent) ainsi que le cimetière contigu. La réciproque n'est pas vraie ; un cimetière profané est "pollu" sans que l'église le soit si rien ne s'y est passé. C'est probablement le cas dans les exemples cités, car les offices et sacrements semblent avoir lieu sans problème dans l'église, seules les inhumations étant effectuées dans un cimetière différent.
Les causes de profanation d'une église sont essentiellement le sang versé suite à un crime commis à l'intérieur de l'église, ou d'actes relevant d'un péché mortel. Dans notre cas, il peut donc s'agir d'un crime commis dans l'enceinte du cimetière, que l'on peut considérer comme le cas le plus probable. On ne peut cependant pas exclure un cas de vertu mise à mal à l'ombre des murs de l'église à l'intérieur du cimetière, qui a priori entrerait aussi dans la définition des caudes de profanation. Ce qui suit n'engage que mon opinion, mais ce ne devait pas être si rare .... mais se faire prendre était probablement plus rare .... heureusement pour les protagonistes.
Je vais essayer de mettre rapidement en ligne des extraits du "Rituel" traitant de cette question.
Léon Robin
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Re: Interdit de cimetières ?
Voici les textes promis sur ce sujet d'interdiction de cimetière
http://lr-images.perso.neuf.fr/Genealog ... nation.pdf
On voit que le cas numéro 2 (concernant l'église) rejoint ma supposition à propos de nos cimetières. Des "galipettes" dans le cimetière, surprises et passées de notoriété publique entraînaient cette mesure. Cela devait se produire plus souvent que les crimes de sang mais - heureusement- la plupart restaient discrètes (tout au moins pendant quelques mois
). On notera que le cas est traité en latin, comme chaque fois qu'un rituel traite de questions "embarrassantes" pour l'époque.
Il serait intéressant d'examiner attentivement les registres concernés pour voir à quel moment cet interdit apparaît, puis disparaît, et chercher si on trouve quelque naissance illégitime qui pourrait y être liée.
http://lr-images.perso.neuf.fr/Genealog ... nation.pdf
On voit que le cas numéro 2 (concernant l'église) rejoint ma supposition à propos de nos cimetières. Des "galipettes" dans le cimetière, surprises et passées de notoriété publique entraînaient cette mesure. Cela devait se produire plus souvent que les crimes de sang mais - heureusement- la plupart restaient discrètes (tout au moins pendant quelques mois

Il serait intéressant d'examiner attentivement les registres concernés pour voir à quel moment cet interdit apparaît, puis disparaît, et chercher si on trouve quelque naissance illégitime qui pourrait y être liée.
Léon Robin
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Re: Interdit de cimetières ?
Bonsoir Léon,
Merci pour votre rapide réponse !
J'ai examiné les registres des deux communes concernées;
1/ Guignicourt : un mariage a été célébré dans la commune de Condé suite à l'interdit de l'église le 23/04/172
2/ Chartèves : pas d'enregistrement d'enterrement dans le cimetière entre le 08/04/1748 et le 08/06/1748 et pas d'autre sépulture à Jaulgonne suite à l'interdit de Chartèves.
Je n'ai pas noté de naissance d'enfant naturel pendant cette période
Merci pour votre rapide réponse !
J'ai examiné les registres des deux communes concernées;
1/ Guignicourt : un mariage a été célébré dans la commune de Condé suite à l'interdit de l'église le 23/04/172
2/ Chartèves : pas d'enregistrement d'enterrement dans le cimetière entre le 08/04/1748 et le 08/06/1748 et pas d'autre sépulture à Jaulgonne suite à l'interdit de Chartèves.
Je n'ai pas noté de naissance d'enfant naturel pendant cette période
Dominique Lhermitte
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