rigueurs de l'hiver 1709 à Hallencourt eten France

[veneau nadine]

Hiver 1709 -le curé d'Halencourt (St Firmin) (80) a mis une annotation concernant les rigueurs de l'hiver 1709 (page 185/508 bas de page) bonne journée à tous. nadine


en cette année le bled fut entièrement gelé sans
pouvoir en dépouiller la demye semence le mois
daoust ensuivant,la guerre etait si cruelle que
Le Roi de france seul soutenait ba?taire lallemagne La
hollande le duc de scavoie et le roy de portugal
o dieu de bonte quelle famine et quelle guerre
Le Roy

[leonrobin]

Bonjour,

Directement ou indirectement, les registres nous livrent parfois de précieuses indications. Les pires cas sont ceux ou le curé n'a même plus le temps d'écrire les actes, et à plus forte raison d'y adjoindre une note telle que celle-ci.

Dans le Nord, au cours de la première moitié du 18ème siècle, j'ai ainsi pu remarquer sur quelques registres (que je n'ai malheureusement pas pensé à indexer sur le moment) un hiver où le nombre de décès enregistrés s'accroît brutalement et où la rédaction des actes devient de plus en plus laconique. Cela se poursuit par une période où le curé se borne à une simple liste de noms au jour le jour, sans aucune des formules habituelles. On comprend en comptant le nombre de morts PAR JOUR au cours de cette période, et on imagine le curé, harassé par une journée consacrée à ces enterrements à la chaîne, remplissant le soir sa liste funèbre.

Inévitablement dans ces cas là, on constate que l'Histoire a retenu une période de guerre précédée d'une année de mauvaise récolte (comment cultiver des champs de bataille ?) le tout aggravé par un hiver rigoureux et, évidemment, les épidémies qui s'abattent sur des populations fragilisées.

Pour donner une idée de la dureté de ce temps, un ouvrage médical publié vers 1750 (Maladies aux armées) qui traite particulièrement de la santé des troupes durant les guerres en Flandre et Artois sur cette période relève que la maladie faisait plus de morts dans les armées que les batailles, dont on sait qu'elles étaient particulièrement meurtrières. Que dire alors des populations, dont on se souciait encore moins de l'état sanitaire que de celui des soldats.