Etre sage-femme au XVIIIe

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† graffit
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Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar † graffit » 04 janv. 2018 18:41

Bonsoir :)

J'ai trouvé dans le registre de Glageon les examens :!: qu'a passés une sage-femme avant de pouvoir prêter serment devant le curé

Cliquer ici
Amicalement Graffit :D

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JMafille
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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar JMafille » 05 janv. 2018 00:45

Bonjour Graffit
graffit a écrit :Bonsoir :)

J'ai trouvé dans le registre de Glageon les examens :!: qu'a passés une sage-femme avant de pouvoir prêter serment devant le curé

Cliquer ici
Le terme " examen" que vous employé et plus juste que celui de l'acte --examinée ! :)

Ce serait plutôt un examen oral , car je doute que ce soit par la pratique de visu ? quoique :-k

J'ai trouvé ce genre d'acte où plutôt d'annotation ,de temps en temps au cours des recherches


Bonne journée


=;
cordialement
Jacky MAFILLE
les hommes naissent libres et égaux en droit. C'est après la naissançe que ça se gâte!
Un oiseau chante d'autant mieux,s'il chante dans son arbre généalogique-Jean Cocteau

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C'est l'été :
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atha
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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar atha » 05 janv. 2018 15:33

Bonjour,

En effet Jacky aucun "examen" à cette époque pour les sages-femmes .... qui étaient en réalité des femmes plutôt désignées par le curé en fonction de leur "antériorité" (!!) :) et surtout de leur appétence religieuse ou de leur spiritualité si vous préférez ;) .... c'étaient des matrones dont le rôle "légal" (sans aucun règlement) consistait essentiellement à ondoyer et dans les actes, nous retrouvons cette fonction très régulièrement : .... inhumé, ondoyé à cause de danger de mort par XXX sage femme de cette ville.....

Ces femmes assistaient bien à l'accouchement, aidaient la paturiente quand elles le pouvaient mais surtout elles savaient ondoyer en récitant les phrases convenues, elles devaient aussi faire appel au "chirurgien" quand elles l'estimaient indispensable ...

Les deux médecins dans l'acte reproduit stipulent qu'elle "est suffisamment instruite" ..... CQFD :D ! A partir de là, elle prononcera vraisemblablement une sorte de serment devant le curé;
ci-dessous un serment extrait du livre de Hélène LOCHEY
"« Vous jurez, lui disait le curé, et promettez à Dieu, votre Créateur, en présence du Saint Autel, de vous acquitter avec toute la précaution, la diligence et la fidélité qui vous sera possible, de la charge que vous entretenez, d’assister dans les couches, les femmes enceintes de cette paroisse, pauvres et riches, qui auront recours à vous. Vous promettez aussi d’user, dans les périls imminents du conseil et de l’aide des médecins et chirurgiens et des autres femmes expérimentées dans cette fonction et de ne point révéler les secrets de famille, ni des personnes que vous assisterez. Vous promettez enfin de ne rien faire, ni consentir par promesse, par menace ou par quelqu’autre motif, qu’on fasse quoique ce soit qui puisse nuire à la santé de la mère ou de l’enfant.
Vous le jurez et promettez ainsi ? »


Voilà ... il faudra attendre 1730 pour apercevoir un règlement corporatif médecins/sages-femmes et surtout l'intervention de l'Etat en 1750 pour que les sages-femmes reçoivent une formation théorique et pratique de 2 ans avec une maîtresse sage-femme et un jury de deux maîtres chirurgiens pour valider leurs connaissances.

C'était un peu long .... j'en conviens :D Bonne soirée à tous
Annie

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† graffit
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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar † graffit » 05 janv. 2018 16:47

Bonjour :)
JMafille a écrit :Le terme " examen" que vous employé et plus juste que celui de l'acte --examinée ! :)
Je pense au contraire de vous qu'il s'agissait bien d'un examen physique par les médecins puisqu'il n'y avait aucun diplôme requis à l'époque.
Il n'y avait aucun enseignement pratique obligatoire.Elles apprenaient les pratiques superstitieuses avec d'autres matrones,les accouchements étant l'affaire de plusieurs femmes
atha a écrit :qui étaient en réalité des femmes plutôt désignées par le curé en fonction de leur "antériorité" (!!) :) et surtout de leur appétence religieuse ou de leur spiritualité si vous préférez ;) .... c'étaient des matrones dont le rôle "légal" (sans aucun règlement) consistait essentiellement à ondoyer et dans les actes, nous retrouvons cette fonction très régulièrement : .... inhumé, ondoyé à cause de danger de mort par XXX sage femme de cette ville.....


La 1ere condition était que la femme ait accouché plusieurs fois

Justina Siegemund a publié un ouvrage en 1690 dans le but d'instruire les sage-femmes et elle leur voulait des qualités physiques :)

Pour être une bonne sage-femme, il faudrait alors avoir les mains habiles, mais pas seulement. Selon Justina, elle obtient de bons résultats auprès de ses patientes parce qu’elle est dotée de petites mains. Grâce à cette caractéristique physique, elle est capable d’effectuer des manipulations complexes, comme le fait de repousser le bras d’un fœtus dans l’utérus afin de le faire pivoter dans le but de favoriser la naissance. Une sage-femme avec de grandes mains ne pourrait selon elle pas pratiquer cela et serait contrainte de pratiquer à l’amputation du bras, un moindre mal par comparaison au danger de mort que court l’enfant et la mère. Cette qualité physique serait donc vitale pour la vie du futur enfant, comme pour celle de la mère.

Cliquer ici

atha a écrit :Les deux médecins dans l'acte reproduit stipulent qu'elle "est suffisamment instruite"

Les médecins l'ont jugé capable d'exercer la charge ce qui ne veut pas dire qu'elle était instruite
C'est le curé qui la juge suffisamment instruite pour le spirituel

Merci atha pour la formule du serment
Amicalement Graffit :D

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atha
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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar atha » 06 janv. 2018 16:11

Bonjour,

Intéressant ce billet sur J. Siegemund : il nous montre que l'Est de l'Europe était plus en avance que nous au XVIIème en termes de considération féminine :)

"La 1ere condition était que la femme ait accouché plusieurs fois "

ce n'était pas une condition majeure puisque les religieuses pourvoyaient parfois à cette fonction même si ce n'était pas toujours " leur choix". :?
En France au XVIII, les situations/conditions d'accouchement variaient terriblement selon le lieu dont on parle : dans les campagnes les "ventrières" ont succédé aux matrones et il a fallu attendre Angélique-Marguerite Boursier Du Coudray (1712-1792) et son enseignement itinérant à partir des années 1750 pour l’instruction des “élèves sages-femmes” !
En ville, dès le XVIIe siècle, certaines sages-femmes bénéficient d’un apprentissage, reçoivent leur instruction des chirurgiens, et assistent à leurs consultations.

Bonne fin de semaine :D
Annie

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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar dumontnicole » 06 janv. 2018 20:21

Bonsoir à Graffit jacky et Atha
entre autre 2 liens forts instructifs


campus.cerimes.fr/maieutique/UE-sante-societe-humanite/profession.../cours.pdf
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01233045/document
bonne lecture nicole
Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander les autres.
Denis Diderot

une mauvaise herbe est une plante dont on n'a pas encore découvert les vertus
Ralph Waldo Emerson

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atha
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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar atha » 06 janv. 2018 21:08

Merci Nicole,
Beaucoup de mémoires sont en effet très intéressants et souvent plein de richesses :)
Le lien du CERIMES mais je crois connaître ce cours

Bon dimanche à vous
Annie

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† graffit
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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar † graffit » 09 janv. 2018 15:28

Bonjour :)

Sauriez-vous à partir de quelle date les curés se sont occupés de la surveillance des matrones :?:
Je n'ai rien trouvé dans les rituels diocèsains
atha a écrit :les religieuses pourvoyaient parfois à cette fonction même si ce n'était pas toujours " leur choix". :?
Si vous trouvez un acte du 18e siècle ou avant où c'est une religieuse qui aide la mère à accoucher en campagne je suis preneuse
Amicalement Graffit :D

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atha
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Re: Etre sage-femme au XVIIIe

Messagepar atha » 10 janv. 2018 21:04

Bonsoir Graffit,

Pour clore le sujet et sans autre prétention ni autre ajout de documentation, le lien donné par Nicole (mémoire) me paraît concis mais précis dans ses données et références surtout ...
au début du XVIII
"Dans ce contexte, l’Eglise catholique instaure une surveillance des accouchements et chapeaute les devoirs de l’accoucheuse. Les curés obligent chaque communauté à nommer une sage-femme jurée, désignée par l'ensemble des femmes de la paroisse en sa présence et sur présentation d’un certificat de moralité. Elle doit être bonne chrétienne et savoir baptiser in utero. Elle doit prêter serment sur les Saints Evangiles de bien remplir sa tâche. Ainsi, pour l’Eglise, une bonne matrone est une bonne chrétienne, au comportement moral irréprochable. Son aptitude médicale est secondaire."

Bonne soirée
Annie

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