Messagepar Helene.D » 07 févr. 2018 11:40
J'ai vu récemment un reportage sur ces sanctuaires de répit qui donne une explication médicale plausible à ces miracles quasi systématiques. Le rituel immuable voulait qu'on dépose le corps de l'enfant sur un autel de marbre et que l'on prie : déposé sur cette plaque froide, le petit corps, au bout d'un temps variable (cf ci-dessous), expulse les gaz qu'il contient, perd sa rigidité cadavérique et peut même émettre des bruits de viscères. Ce "souffle" soudain, "répit entre deux morts" naturel et bien connu des employés de pompes funèbres, était interprété comme un sursaut de vie, et l'enfant était alors immédiatement baptisé.
"Le deuxième temps [NDLR : le temps 1 est le décès] est celui du refroidissement du corps, qui commence immédiatement après le décès, la déperdition de chaleur étant sur un petit corps proportionnellement plus rapide que chez ladulte. Ce refroidissement saccompagne dune contraction générale des muscles qui sacidifient et, au bout de quelques dizaines de minutes, la rigidité cadavérique apparaît. Refroidissement et rigidité se manifestent plus ou moins vite suivant la saison? : la chaleur accélère le processus, le froid le retarde.
Le retour de la flexibilité du corps et son réchauffement relatif, partiel (ce sont la face et le ventre, qui sont principalement concernés), constituent la troisième étape de cette évolution. Lalcalinité réapparaît progressivement, le laps de temps pouvant varier entre trois à quatre heures et deux jours. Cest alors que commence la décomposition du corps, caractérisée par le relâchement des muscles et des sphincters, la remontée de la partie supérieure du thorax qui fait pression sur lestomac. Exceptionnellement, des bruits proches du spasme, du gémissement ou du sanglot se font entendre qui proviennent des viscères, de lestomac ou de la mâchoire qui se décontracte. Les membres bougent, lil souvre
" (travaux de médecine légale, Bernos 1973)
> Ce que soulignait le reportage, c'est que, si le corps est posé sur une surface froide, le relâchement survient alors un peu plus tard, mais plus brutalement, ce qui occasionne systématiquement un mouvement du corps et, beaucoup plus souvent que dans d'autres conditions, les divers bruits cités ci-dessus.
On comprend que de telles manifestations soient de nature à impressionner les témoins, qui y voient le miracle attendu.
Le reportage précisait également que la position de l'église était extrêmement divisée vis à vis de ces sanctuaires à répit : si beaucoup de curés y participaient volontiers, la hiérarchie était plutôt très méfiante, voire hostile, à l'égard de ces pratiques qu'elle disait entachées de magie.
De ce que j'ai également retenu, les sanctuaires à répit vont disparaître à la fin du XIX°, après le concile Vatican I (1869) qui, contrairement à la thèse augustinienne précédente (qui disait que les âmes des enfants non sauvées par le baptême, entachées du péché originel, étaient vouées à l'enfer, ce qui évidemment était une cause de souffrance supplémentaire pour les parents d'enfants morts-nés), réaffirme lui l'existence des Limbes, un état de l'au delà où il n'y a ni récompense ni peine, destinés à recueillir les âmes de ces enfants qui n'avaient pas commis de péché personnel. Ouf !
Et depuis 2007, c'est encore mieux : c'est paradis pour tout le monde, la commission théologique internationale ayant jugé que le concept de "limbes" comme état dans lequel seraient les enfants non baptisés est donc "une vision trop restrictive du salut ", contraire à la nature même de Dieu, miséricordieux et sauveur et à la nature universelle du Salut. (merci wikipédia)